Vous les connaissez. Elles s'appellent Catherine Destivelle, Stéphanie Bodet, Liv Sansoz, Caroline Ciavaldini. Ils s'appellent François Legrand, Arnaud et François Petit. Ils ont tous été au plus haut niveau en escalade ou en alpinisme. Mais ça vous le saviez déjà.
Mais toute carrière – aussi prodigieuse soit-elle - a une fin. Aussi forts qu'elles ou qu'ils soient, il y a un temps où le crux de la voie de finale devient trop intense. Où les prouesses en face nord et autres explorations dans les hautes altitudes himalayennes, et bien, ça commence à suffire.
« Il y a un temps où il faut savoir faire autre chose. » Une évidence que pointe là Catherine Destivelle ? Pas vraiment. Pas pour tout le monde en tout cas. Pour Catherine, cette prise de conscience était synonyme de vie de famille. « Et puis je n'allais quand même pas grimper toute ma vie ? » Ce n’est pas que cela nous aurait déplu Catherine, de te voir continuer encore un peu. Mais tu as certainement raison, même l'endorphine des sommets doit un jour cesser d'affoler les récepteurs.
Pour d'autres, c'est à l’adrénaline des finales qu'ils ont dû dire adieu. Brutalement, suite à une blessure, comme ce fut tristement le cas pour Liv Sansoz. A l'entendre nous raconter ses derniers projets, on a l'impression qu'elle s'en est plutôt bien remise. Parfois c'est à contrecœur que l'on quitte le circuit, comme le concède aisément François Legrand, « parce que les résultats ne suivent plus et que la frustration devient trop grande ». La vie lui donnera une nouvelle chance de vivre l’excitation du haut niveau, au pied de la voie cette fois, en tant qu'entraineur des équipes de France jeunes de difficulté. Pour d'autres, c'est un choix : ils ont tout simplement estimé avoir fait leur bout de chemin sur la résine.
Souvent pour ces grands champions, la fin d'une aventure n'est que le début d'une nouvelle, tout aussi palpitante. A la recherche des voies les plus engagées à travers le monde pour Stéphanie Bodet et Arnaud Petit, qui savourent chaque jour la chance de pouvoir «vivre de leur passion». De projets toujours plus engagés pour Caroline Ciavaldini, qui sillonne elle aussi les meilleurs spots de la planète, avec ses chaussons et un compagnon de cordée de choix, son mari James Pearson.
Pour lui enfin, cela a pris la forme d'une nouvelle carrière d'entrepreneur. Un pari qu'a largement réussi François Petit : après avoir régné sur les podiums internationaux, c'est à la tête du groupe ClimUp - premier réseau de SAE en France - qu'il s'épanouit.
Ils ont tous atteint des sommets. Ils en sont tous redescendus. Mais n'en ont-ils pas tiré le meilleur ?