FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 8 : Mars 2016

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Le ski-alpinisme

Delphine Oggeri et Valérie Ducognon : le triomphe des « bergères »

Ces deux-là sont inséparables. Elles l'ont été sur les skis, mais elles le sont aussi dans la vie. Delphine et Valérie sont des amis d'enfance qui ont atteint le haut niveau pour remporter ensemble les titres les plus prestigieux du ski-alpinisme. Rencontres.

« On a toujours tout fait ensemble, le ski comme le reste. » Quant à savoir qui a été sa coéquipière lors de ses années de compétition, Delphine Ducognon s'insurgerait presque que cela ne soit pas une évidence : « Valérie bien sûr, cela a toujours été Valérie ».


La réponse est au moins aussi franche pour Valérie : « Delphine est une amie d'enfance. On a découvert le ski de rando ensemble. On a assisté à notre première Pierra Menta ensemble. Et on s'est dit de concert qu'il fallait absolument que l'on arrive à faire équipe sur cette course. »


Delphine et Valérie, c'est avant tout l'histoire d'une amitié. Une amitié qui accouchera d'une des équipes les plus performantes que le ski-alpinisme français ait connu. Comment cela a-t-il commencé ? « Nous habitions toutes les deux dans un petit village du Beaufortain. Il y avait une remontée mécanique, mais son exposition plein sud rendait souvent la piste impraticable. Pas le choix : pour continuer à skier il a fallu mettre les peaux. » Voilà comment elles se sont mises au ski de randonnée.

La Pierra Menta, « le rêve absolu »

Le déclic qui les a amenées à la compétition, elles viennent de nous le raconter. Le reste est allé assez vite. « La Pierra Menta était le rêve absolu. On s'est tirées vers le haut pour y arriver. Non seulement avec Delphine, mais aussi avec un petit groupe de compétiteurs locaux, notamment Alexandre Pelissier. Il y avait une belle dynamique : on trouvait toujours quelqu'un qui était motivé pour aller en montagne », raconte Delphine.


Car tout réside finalement dans cet amour inconditionnel pour la montagne, qui semble omniprésent dans les vies des deux jeunes femmes. Pour preuve ? En plus de passer tout leur temps libre sur les pentes, ces deux-là ont choisi des métiers avec un point commun : la montagne. Delphine travaille dans les alpages et assume en plus une activité de monitrice de ski. Valérie de son côté est devenue prévisionniste du risque d'avalanche et tient un gîte d'étape pour randonneurs.


Elles ont ça dans le sang, tout simplement : « c'est d'ailleurs une des différences avec les talentueuses athlètes d'aujourd'hui, à mon sens. Nous étions avant tout des montagnardes, là où elles sont en premier lieu des compétitrices. Cela n'enlève évidemment rien à leur mérite : je suis époustouflée par le niveau des femmes à chaque fois que je vais les applaudir sur la Pierra Menta. »


Valérie confirme le sentiment de sa partenaire, elle n'est pas certaine de pouvoir accepter les contraintes de la préparation sportive des compétiteurs d'aujourd'hui. « Nous avions un plan d'entraînement bien sûr. Mais attention, si les conditions de neige étaient bonnes, nous n'avions aucun remord à faire sauter la séance du jour pour aller profiter de la poudreuse. Jamais on ne me fera par exemple courir sur un stade. »


« A mon sens, nous ne nous sommes jamais comportées comme des sportives de haut-niveau. Nous avons eu la chance de performer à une époque où cela n'était pas encore incontournable », acquiesce Delphine. Quand on pense aux 200 000m de dénivelé positif que réalise Laetitia Roux chaque hiver, on se dit qu'effectivement certaines choses ont changé. « Le matériel a aussi énormément évolué. Je me suis équipée avec du neuf il y a peu de temps. Pas dans une gamme compétition, je n'en ai pas besoin. Mais même le matériel loisir d'aujourd'hui est plus léger que notre équipement de compétitrice d'hier », plaisante Valérie.


Le premier titre mondial de l'histoire du ski-alpinisme

Mais revenons à leur carrière. Les titres qui les ont le plus fait vibrer ? On vous le donne en mille ? Ceux sur la Pierra Menta. « Evidemment. Notre victoire aux premiers Championnats du monde restera, mais la Pierra Ment' c'est quelque chose à part. Même les éditions où on n'a pas gagné restent mémorables... » assure Delphine.


De quoi te souviendras-tu d'autre Delphine ? « De nos échecs aux Championnats d'Europe. Notamment de l'un d'entre eux où nous avons réussi à rater le départ – la jeune femme éclate de rire – nous avions fait le trajet jusqu'en Slovaquie et à cause d'un malentendu, nous n'avons pas pu nous rendre sur la ligne de départ – Delphine rigole toujours – nous étions tellement déçues que nos entraîneurs de l'époque nous ont mis dans la voiture direction l'Autriche pour prendre le lendemain le départ d'une autre course. Nous avons roulé toute la nuit, nous avons à peine dormi. Et nous avons malgré tout gagné. Ça, c'était le ski-alpinisme à cette époque. Et c'est pour moi un moment inoubliable ! »

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