FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 8 : Mars 2016

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Les visages du canyonisme

Formation. Autonomisation. Convivialité. Découverte. Voyages. Le canyonisme à la FFME est à accorder au pluriel : petit tour d'horizon - non exhaustif - des pratiques et des structures les plus représentatives du paysage fédéral.

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    Versant Sud Toulouse 

    Là où tout a commencé

    Rendez-vous compte, ces Toulousains se réunissent pour faire du canyon depuis 1975. La discipline n'était même pas encore encadrée par la FFME ! Alors lorsqu'on lui demande depuis quand le club existe, Michel Hernandez est bien embêté : « au sens d'une structure affiliée à la FFME, depuis l'apparition de la discipline à la fédération, depuis 1992. Mais en réalité ça fait bien plus longtemps que Versant Sud existe... Les premiers stages de formation canyon date de 1991, par exemple. »


    Vous vous demandez pourquoi tant de cadres techniques de la FFME, tant de créateurs et d'encadrants de clubs, sont passés par la structure toulousaine ? Tout simplement parce qu'ils peuvent se targuer d'une des plus grandes expériences dans la formation et l'encadrement de la pratique du canyonisme : « on a aussi rapidement mis en place notre propre référentiel de formation. Aussi, lorsque la FFME s'est approprié le sujet, ils se sont tournés vers nous pour travailler sur le développement d'une méthode de formation à l'échelle nationale. »


    Versant Sud est donc le vivier de la représentation nationale du canyonisme à la FFME. Le club est aussi un terrain d'expérimentation des nouveautés mises en place par la fédération : « 50% des cadres techniques nationaux canyonisme sont issus de Versant Sud : lorsque l'on réfléchit à un nouveau dispositif de formation par exemple, on le teste souvent au club avant de le généraliser... »


    Dernières expériences en date, progresser sur les méthodes de formation des jeunes, tester de nouvelles techniques plus polyvalentes pour une nouvelle approche du canyonisme…

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    Club Canyon Jacuzzi Toulouse 

    Le canyon au quotidien

    « On ne fait pas de promène-couillons ! ». Jean-Philippe Borges est adepte du parler franc. « On veut des membres qui soient acteurs de leur pratique. Qui s'investissent dans leur activité. » Vous l'aurez compris, le Club Canyon Jacuzzi n'a de « farniente » que le nom. « Dans cette volonté de rendre rapidement les gens autonomes nous avons un outil très efficace : les passeports FFME. »


    Pourquoi prioriser à ce point la quête d'autonomie ? « Parce que c'est un impératif de sécurité. Les gens viennent parfois vers nous parce qu'ils ont aimé le canyon en vacances, accompagnés d'un professionnel et qu'ils veulent maintenant se mettre à pratiquer régulièrement. On ne peut pas les empêcher d'acheter du matériel et de se lancer dans le grand bain. On peut juste essayer de les convaincre de se former avant. »


    Et si le message ne passe pas ? « Si la personne vient juste pour consommer l'activité, nous l'orientons vite vers une autre structure. Mais en général, les licenciés comprennent que c'est dans leur intérêt de devenir autonomes rapidement », assure le cadre du club.


    Combien de temps vous faut-il pour rendre une personne autonome ? « Entre une et deux saisons selon les connaissances de base du pratiquant », complète de son côté Antoine Bénéteau, vice-président du club. « Il y a un souci de perception avec le canyonisme. Beaucoup de gens voient encore la discipline comme une activité ludique que l'on pratique une fois ou deux en été. Comme on irait au parc aquatique. »


    Ce problème de perception est un point central pour l'encadrant : « prenons conscience que ce n'est pas juste une activité fun. Que le canyonisme est une discipline structurée avec ces exigences et ces impératifs de sécurité. Qu'il se pratique toute l'année. Nous allons régulièrement à l'entraînement dans une SAE pour faire des manip' de cordes et nous partons une à deux fois par mois mettre tout cela en application dans les canyons. » Le Club Canyon Jacuzzi n'est pas un camp de vacances...


    Mais le club n'a pas uniquement vocation à émanciper de futurs pratiquants. La structure met aussi en place des actions de promotion de la discipline. « Nous avons profité du Ludicanyon, l'événement 100% canyonisme de la FFME, pour emmener en canyon une classe d'un lycée professionnel toulousain dans le cadre d'un projet "Jeunes Canyonistes". Nous allons continuer dans cette voie en créant une section découverte pour les plus jeunes au sein du club : les mini-bulles », ajoute Florence Delrieu, la secrétaire du club.


    Rendre autonome certes, faut-il encore donner le goût de la discipline...

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    Mur d'Eau Bretagne, Mur d'Eau Caraïbes 

    Là-bas aussi le canyonisme fait son nid

    Qu'est-ce que le réseau Mur d'Eau ? Guillaume Plisson, Mur d'Eau Caraïbes : « C'est tout simplement un réseau de clubs canyonisme mis en place afin de mutualiser les moyens et les compétences. Et puis c'est beaucoup d'entre-aide et de partage : lorsque nous allons en métropole par exemple, on retrouve quelques hôtes de marque un peu partout en France. Le premier club Mur d'Eau a été créé en 2006 à Lyon sous l'égide de la FFME. Dans la foulée, six autres structures ont vu le jour, dont celles des Caraïbes et celle de Bretagne. »


    Quelles sont vos priorités respectives ? Laurent Boero, Mur d'Eau Bretagne : « Chez nous depuis quelques années, c'est l'intégration des jeunes : nous investissons dans le futur de la pratique. Et je parle bien de pratique car dans l'équipe jeunes de canyonisme que nous avons montée depuis deux ans et demi, il n'est pas question de compétition, mais bien de donner envie aux jeunes de pratiquer, puis de se former pour devenir les cadres de demain. Notre programme a un objectif dans ce sens : les emmener en 4 ans vers le passeport vert FFME. »


    Guillaume Plisson : « Chez nous, la priorité c'est la formation. Pour qu'une association puisse vivre, il faut des cadres. Des gens qui s'investissent et qui ne sont pas que spectateurs et suiveurs dans l'activité. Seules 20% de nos sorties sont des initiations. Nous ne forçons pas nos adhérents à obtenir des passeports ou des diplômes, même si nous organisons des formations FFME. Nous voulons avant tout qu'ils soient autonomes dans leur pratique. »


    Comment fait-on du canyonisme en Bretagne et dans les Caraïbes ? Laurent Boero : « On n'en fait pas ! (rires) Nous avons la particularité de résider à 1000 km du premier canyon. Donc vous l'aurez compris, nous nous déplaçons beaucoup, nous organisons beaucoup de voyages, de stages. Et chez nous, au quotidien, nous nous concentrons sur la formation. »


    Guillaume Plisson : « La région Caraïbes est très propice à la pratique. Mais bien sûr dans des conditions tropicales : nous aimons aussi aller découvrir d'autres univers canyon dans les Alpes notamment. Même si sur place il y a de quoi faire : nous revenons d'un voyage canyon en Dominique... Ah oui, parce que Mur d'Eau Caraïbes, c'est surtout une belle bande de 25 copains ! »


    Et ils ne sont pas les seuls à chercher à passer du bon temps...

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    ABC Lyon

    Les canyons d'ici et d'ailleurs

    Convivialité et découverte. Jacqueline Mélis ne fait pas de détour : le crédo d'ABC c'est de passer du bon temps. « Pas d'ambitions démesurées, ici nous voulons juste partager des moments, mélanger les grimpeurs et les pratiquants de canyonisme. Nous faire plaisir en somme. » Si la responsable de la section canyon d'ABC Lyon ne fait pas mystère de ses motivations, elle assure tout de même s'investir sur la formation. Mais l'ADN de sa structure est ailleurs...


    ABC Lyon est un club d'escalade qui existe depuis les années 80, affilié depuis 1993 à la FFME et qui propose du canyonisme depuis 2001. D'abord via des sorties découvertes puis très vite à travers de beaux voyages. « Notre spécificité ? Depuis 2006, nous organisons chaque année trois séjours d'une semaine à l'étranger et plusieurs week-end prolongés. Aux Açores, dans le Tessin, en Corse, en Sardaigne, aux Baléares... Tous les endroits où les canyons ont été un peu défrichés, on y va ! » Et Jacqueline Mélis l'assure : ici aussi, les passionnés pratiquent toute l'année : « l'activité n'est pas saisonnière, nous sommes quelques-uns au club à sortir même en hiver... »


    Les forces vives de la structure ? Un noyau solide qui aime faire découvrir sa passion : « nous sommes une bonne équipe de pratiquants très autonomes avec huit encadrants. La section canyon est un des moteurs dans le développement du club : beaucoup de grimpeurs s'y essaient et viennent même chez nous pour cela. »

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