Plus spécifiquement, dès 1998, le Ministère des sports s’implique sur la place des femmes dans le sport en développant une politique volontariste visant l’égal accès des femmes et des hommes à la pratique des activités physiques et sportives ainsi qu’à tous les niveaux de responsabilité des structures sportives. Car c’est bien aux postes qui requièrent le plus de responsabilités que la part des femmes reste marginale. En effet, s'agissant de l'encadrement sportif, on compte en proportion 1 femme pour 10 entraineurs nationaux et 1 femme pour 20 directeurs techniques nationaux.
Disciplines représentant le plus de licences féminines en 2013
Naissance du Pôle ressources national « SEMC »
Chantal Jouanno, Ministre des sports entre novembre 2010 et septembre 2011, qui avait « l’ambition que le ministère continue d’être moteur pour faire progresser la réflexion et donner davantage de visibilité et de responsabilités aux femmes », annonçait la mise en place d’une organisation spécifique pour l’accompagnement des projets.
Le Pôle Ressources National « Sport, Education, Mixités, Citoyenneté », (regroupant sous une même entité les pôles "Sport, famille et pratique féminine" et Sport, Education et insertion") fut ainsi créé, et chargé d’une mission nationale de mutualisation, de conseils, d’expertises et de formations auprès des acteurs du sport.
Les actions que ce pôle mène au quotidien avec l’ensemble des acteurs du sport contribuent aujourd’hui encore au développement des pratiques physiques et sportives féminines et à la promotion de l’accès des femmes aux fonctions de responsabilités associative et technique.
Pour la parité dans les instances dirigeantes
En 2013, Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des droits des femmes affirmait à son tour, sa volonté que « tous les sports se donnent les moyens d'attirer autant de filles que de garçons. Et pour ce faire, une représentation équilibrée dans les instances de gouvernance est un levier important. »
Le rôle des dirigeants associatifs est en effet déterminant, c’est pourtant un des domaines où la question de la parité se pose encore, surtout au sein des fédérations sportives. En effet, en 2011, un état des lieux dressé par le Sénat sur une centaine de sports, illustrait le phénomène : « Les avancées restent très relatives : onze femmes sont aujourd'hui à la tête d'une fédération sportive. Elles représentent 15 % des cadres des fédérations, 15,5 % des conseillers techniques régionaux, 18,3 % des conseillers techniques nationaux, 11,1 % des entraîneurs nationaux et 5 % des DTN. »
Aujourd’hui seule lsabelle Spennato-Lamour (épouse de Jean-François Lamour), élue en mars 2013 à la tête de la Fédération française d'escrime (FFE), occupe un poste de présidente d’une fédération olympique.
Mais les actions pour l’intégration des femmes dans les postes à responsabilité se multiplient, même dans les sports à forte dominante masculine, tel que le football par exemple, avec la nomination de Brigitte Henriques au poste de secrétaire générale de la FFF.
"Il faut que les fédérations imaginent des campagnes de promotion pour les féminines, martelait en parallèle Najat Vallaud-Belkacem, alors Ministre des droits des femmes, qu'elles favorisent l'activité des jeunes filles grâce à la formation, qu'elles prévoient pour les arbitres autant de filles que de garçons. "
Des directives précises pour une égalité intégrée
La politique gouvernementale en matière d’égalité femmes hommes s’appuie aujourd’hui sur une approche intégrée de l’égalité, ouvrant ainsi des possibilités de développement d’actions dites transversales et multidisciplinaires. Cette démarche se traduit notamment par la création du comité interministériel des droits des femmes et de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, ainsi que par la mise en œuvre d’une feuille de route propre au ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative.
Définition de l'approche intégrée de l'égalité
Ainsi, l’année dernière, poussé par la quête d’une parité encore souvent trop théorique, le ministère s’est engagé pour la promotion et de développement du sport féminin, en ajoutant, comme pièce obligatoire de la convention d’objectifs des fédérations sportives, l’élaboration d’un plan de féminisation.
Les axes d’activité des plans de féminisation définis au préalable en collaboration avec le ministère des droits des femmes ont été communiqués aux fédérations par le courrier du 27 mars 2013 du directeur des sports.
Ils sont les suivants :
développement de la pratique sportive pour le plus grand nombre, notamment en faveur des féminines ;
féminisation des instances dirigeantes fédérales et déconcentrées ;
féminisation de l’encadrement technique ;
féminisation des fonctions d’arbitrages et d’encadrement ;
promouvoir et accroître la réussite des féminines dans le haut niveau.
Un panorama des plans de féminisation a ainsi été conçu par le ministère, et proposé aux acteurs du changement que sont les fédérations sportives, mais également les services de l’état et les collectivités territoriales. Une sorte de « photographie à un instant t », offrant un état des lieux non exhaustif et appelé à évoluer.
D’ailleurs, l’analyse de ce panorama révèle une très grande hétérogénéité des plans de féminisation. Quand certaines fédérations sportives, comme la FFME, ont déjà une approche intégrée de l’égalité entre les femmes et les hommes dans leur fonctionnement, d’autres consacrent leur plan de féminisation à la réalisation d’un état des lieux, préalable au plan lui-même.
On constate également que plus de 40% des fédérations sportives déploient leurs actions sur les trois échelons territoriaux, traduisant une prise de conscience quant à la nécessité d’impliquer un maximum leurs clubs, CD et CR dans la mise en œuvre des plans de féminisation.
Cette première base d’outils, nécessaire à la concrétisation des actions en faveur de l’égalité, s’est appuyé sur une méthode participative et coopérative, favorisant les synergies entre les différents acteurs, la mutualisation des pratiques, des compétences et des connaissances.
Panorama des plans de féminisation
Ces synergies ont permis à la FFME, entre autres, d’impulser une politique de développement du sport féminin, et à prendre en compte son collectif féminin en réalisant à son tour un plan de féminisation ambitieux.
Retrouvez le plan de féminisation de la FFME dans son intégralité