Un vrai défi ? Oui c’est indéniable, intégrer le calendrier de la Coupe du monde amène son lot de contraintes : budget à la hausse, règlements plus exigeants, l'excellence sportive poussée un cran au-dessus. On sent aussi une attente plus forte de la part des athlètes, des coachs et des fédérations. Bref, un vrai challenge à relever, mais un sacré stimulant pour la plus populaire des courses pyrénéennes…
« Des conditions météo exécrables »
Face à une initiative aussi louable que d'ouvrir les Pyrénées à l'élite du ski-alpinisme mondial, on pouvait espérer un petit coup de pouce du destin ? Et bien il faudra repasser ! Pas de neige les semaines précédentes puis de grosses chutes 48h avant et pendant toute la durée de la compétition. Conséquence : un manteau neigeux absent sur les zones habituelles de repli, et trop de neige fraiche en altitude engendrant un risque d’avalanche significatif. Un casse-tête pour l'organisation. Ajoutez à cela les difficultés de tracer un parcours sous une neige abondante – et la station de Barèges qui a privilégié l’accès aux pistes pour ses clients habituels – et vous obtenez un cocktail détonnant !
« La semaine avant la course a été terrible. Cette année, les cartes que l'on avait en main étaient tellement défavorables qu'un grand nombre de scénarios ont dû être envisagés et que nous n'avons eu la certitude d'aligner les athlètes sur la ligne de départ qu'au dernier moment », raconte Matthieu Roudière, le directeur de course.
Celui-ci concède d'ailleurs avoir vécu une semaine épuisante physiquement et surtout psychologiquement... « C'était tellement incertain, on a dû envisager tellement de parcours différents, que les fédérations nationales et les entraîneurs commençaient à s'inquiéter. Nous étions très surveillés, on a ressenti beaucoup de pression, ce n'était pas évident à gérer... », explique Matthieu Roudière.
Première décision : délocaliser la deuxième étape, prévue à Luz-Ardiden le dimanche, et la ramener comme pour le samedi à Barège. Les tracés, en partie le long des pistes, ont dû être largement adaptés par rapport à leur version initiale, « c'était un peu frustrant de devoir se contenter de ces parcours de repli, mais je sais que nous avons proposé la meilleure course qu'il était possible de tracer. »
Mais le principal est là : la course a bien eu lieu, sans incident majeur et a désigné de belles championnes sur la ligne d'arrivée, avec la victoire de l’équipe de France emmenée par le duo Axelle Mollaret et Laetitia Roux. Une équipe que l’on voyait jusqu’ici seulement sur les Championnats du monde (deux sacres mondiaux par équipes et deux autres couronnes mondiales en relais à Pelvoux en 2013, puis à Verbier en 2015) et que l’on prend plaisir cette saison à retrouver sur les étapes de la Coupe du monde de longue distance.
Une nouvelle aventure "Coupe du monde" : « oui pourquoi pas, mais pas la saison prochaine ! »
« L’expérience du comité d’organisation progresse à chaque édition surtout lorsque le cahier des charges est aussi épais que cette année et que les conditions sont aussi compliquées. Il y avait plus de tension cette fois par rapport aux éditions passées, mais on reste satisfait du résultat : on a fait au mieux », conclut le directeur de course.
Mathieu Roudière de poursuivre : « C'était une belle aventure "Coupe du monde", on tentera volontiers à nouveau... mais pas l'année prochaine ! On sera sur une édition "classique", il y aura moins de pression, et pour récupérer un peu de cet hiver, ce n'est pas plus mal », confesse le directeur de course, qui réitère dans la foulée son envie de reconduire une étape de Coupe du monde dès la saison 2017 : « si on nous fait à nouveau confiance, et si possible avec le beau temps cette fois-ci, pour faire découvrir aux meilleurs skieurs mondiaux les sommets déjà bien connus des cyclistes autour du Col du Tourmalet et de Luz Ardiden »