FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 5 : Juin 2015

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5-rencontres-briancon1.jpg L'équipe de l'organisation du Mondial de Briançon 2015
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Le Mondial en quelques chiffres

  • 20 000 spectateurs sur le semaine

  • 80 bénévoles

  • 200 000€ de budget

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La structure 2015, déjà en construction à Briançon
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Le public, venu en masse l'année dernière, est encore attendu cette année à Briançon
Retour En avant

Entretien avec Franck Prigent

Après la tragédie, le nouveau visage du Mondial de l'escalade de Briançon

La vie l'a propulsé – un peu trop vite – aux manettes du Mondial de l'escalade de Briançon. Il devait succéder en douceur à Philippe Ligerot, chef d'orchestre historique de cette étape du circuit IFSC. Le tragique accident qui a coûté la vie au guide briançonnais en a décidé autrement. Entretien avec Franck Prigent, le nouvel organisateur en chef de la 2e étape de la Coupe du monde de difficulté.

Un hommage. Voilà comment Franck envisage cette première expérience à la tête de l'organisation du Mondial de Briançon : « On pourrait définir cette édition 2015 de mille manières. La vérité, considérant la tragédie que nous venons de subir, c'est qu'elle a mobilisé plus de partenaires que jamais pour pouvoir voir le jour. Et que nous avons tous un seul objectif : essayer de faire en sorte qu'elle soit à la hauteur de ce qu'a créé Philippe durant toutes ces années. » Le Mondial de l'Escalade de Briançon 2015 sera avant tout un hommage à la mémoire de Philippe Ligerot.


Mais cette édition 2015 sera aussi – par la force des choses – une grande première pour son nouveau chef d'orchestre, Franck Prigent. Et on n'a pu s'empêcher de lui demander à Franck, comment vous êtes-vous retrouvé là ?


Avant son accident, Philippe Ligerot avait déjà décidé de passer la main. Il était arrivé au bout d'un processus et souhaitait laisser la place. Parallèlement, la marie de Briançon et la communauté de communes envisageaient de donner plus de responsabilité au club Briançon Escalade dans cette gestion. Il fallait quelqu'un au sein du club capable de porter cette casquette : on me l'a proposé et passé la surprise, j'ai accepté avec enthousiasme. Mais attention, je ne suis pas tout seul : le Mondial de l'escalade, c'est toute une équipe de plus de 80 bénévoles et 4 salariés.


La transition devait se faire en douceur avec une direction de l’organisation à quatre mains cette année. Comment avez-vous accusé ce terrible coup du sort ?


Nous avions commencé à travailler ensemble et cela se passait très bien. L'accident de Philippe a laissé un grand vide. C'est évident. Humainement bien sûr, mais aussi en terme d'expertise pour la planification de l'événement. Face à la tragédie, tous les acteurs du projet se sont mobilisés. Il n'était pas question que l'événement soit annulé, ne serait-ce que par respect pour « l'œuvre » de Philippe. L'équipe d'abord puis les partenaires ont adhéré au nouveau projet. Le Mondial d’Escalade de Briançon 2015 aura bien lieu.


Avec des nouveautés 2015 ?


Nous n'avions qu'un impératif en tête : faire en sorte que l'épreuve réponde aux exigences des compétions. En somme, commencer par faire aussi bien que les équipes de Philippe Ligerot. Pour l'instant, nous sommes parfaitement dans les temps et avons même pu nous consacrer à une petite nouveauté. Le jeudi 16, sans compétition, devient la journée de la montagne. Nous avons souhaité montrer que l'escalade intègre un domaine plus vaste que la seule résine et proposer aux différents acteurs locaux de la montagne de venir partager leur expertise. Grâce à des activités outdoor bien sûr, mais aussi dans les domaines du secours ou de la culture.


Revenons à votre parcours : que faisiez-vous avant d'accepter ces nouvelles responsabilités ?


Ne parlons pas au passé : je suis professeur d'EPS. J'enseigne toujours – à temps partiel – car j'ai fondé en parallèle une entreprise spécialisée dans les travaux d'accès difficile sur corde. C'est d'ailleurs mon entreprise qui se chargera de monter et démonter le mur de la compétition. Avec la mission de directeur technique du Mondial en plus, cela fait des journées bien remplies.


Justement, niveau logistique, quelles sont les grandes étapes de la préparation de l'événement ?


C'est un travail en continu : à peine une édition passée, nous commençons déjà la préparation de la suivante. Mais disons que pour les équipes de l'organisation, c'est une mission de 2 mois à plein temps pour 5 jours de compétition.


Hasard du calendrier, nous entrons en ce moment dans le gros de la préparation : fin mai, vient de commencer l'installation du mur sur le site de la compétition. D'ici la fin du mois de juin, les ouvreurs de l'IFSC viendront travailler sur les voies de la Coupe du monde, qui seront démontées dans la foulée. Puis ce sera au tour de la FFME de venir ouvrir les voies de la Coupe de France jeunes et du Championnat de France vétéran, qui, elles, resteront en place pour les compétitions du 14 et 15 juillet. Pendant la journée « off » , le 16 juillet, l'IFSC remettra en place les voies de la compétition internationale.


Le Mur de Briançon en construction


Pour rentrer dans le détail : qu'est-ce que ça donne le Mondial de l'escalade en quelques chiffres ?


Et bien c'est avant tout 5 jours de compétition (du 14 au 19 juillet), avec plus de 20 000 spectateurs qui passent sur le site durant la semaine, avec un pic de fréquentation estimé à 8 000 personnes pendant les phases finales nocturnes de la Coupe du monde. On l'a dit, c'est plus de 80 bénévoles passionnés à pied d'œuvre pour que le plus gros événement estival de la région se déroule bien. C'est enfin un budget prévisionnel de près de 200 000€ pour son fonctionnement. Et assez peu d'heures de sommeil pour l'équipe organisatrice la semaine de la compétition !


Le Mondial en quelques chiffres


Justement, pour cette première année en tant que chef d'orchestre, quelles sont vos plus grandes craintes ?


Je n'en ai qu'une seule : la météo. Tout le reste peut à peu près se contrôler : nous sommes une équipe soudée, les erreurs – inévitables – des uns seront compensées par la vigilance des autres. Mais avec la météo de l'année passée, nous avons un lourd précédent. Même si un orage de cette ampleur qui tombe comme ça au pire moment (le jour des finales, ndlr) reste quelque chose d’extrêmement rare, c'est bien le paramètre hasardeux de l'équation.


Et quelle sera votre plus grande satisfaction quand tout se sera parfaitement déroulé ?


Et bien simplement d'avoir réussi à nous placer dans la continuité de ce que faisait Philippe. D'avoir fait en sorte que la semaine soit aussi belle qu'elle l'était les années précédentes.

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