Jean-Charles Herriau est directeur de la formation à la FFME. C'est lui qui a porté ce projet de création d'un nouveau titre professionnel. C’est une qualification délivrée par la branche professionnelle « sport », dont la gestion sera déléguée à la FFME.
Jean-Charles, peux-tu nous parler de la genèse de la création du CQP ?
Il s'agissait de répondre à un besoin. Il manquait quelque chose. Une formation plus « abordable », permettant à des personnes impliquées dans le milieu de l'escalade - sans que cela soit forcément leur activité principale - de participer à la vie d'une SAE et d'être rémunérées pour cela. Le CQP « animateur escalade sur SA » n'a pas été pensé pour introduire de nouveaux acteurs sur un marché de l'emploi. Mais bien pour combler un besoin existant.
Et quel est ce besoin ?
Le nombre des SAE augmente. Le réseau des clubs d'escalade et leurs nombre de licenciés également. Ces structures ont souvent besoin d'un professionnel formé aux exigences du milieu, capable de faire quelques heures d’accueil ici, d'encadrer des séances là. Elles n'ont pas forcément les moyens de créer un poste avec un volume horaire permettant de créer un emploi viable. Dans les milieux montagnards, les professionnels diplômés d’état remplissent généralement ce rôle. Mais en plaine ou en milieu urbain, il manque des professionnels qualifiés pour accompagner les SAE. Pour dynamiser la vie d'un club. Le CQP vise à répondre à ce besoin en proposant une alternative de formation flexible et accessible aux futurs animateurs.
Une formation flexible dis-tu. Comment se déroulera-t-elle ?
L'idée est de proposer une formation d’une durée et d’un coup réalistes. Avec un volume de formation total de 266 heures, dont 161 h se dérouleront en centres de formation et 105 heures en formation pratique dans une structure d’accueil. Les objectifs ? L'alternance de théorie et de mises en situations dans la première partie de la formation, puis de mises en pratique avec du public dans la seconde.
Et d'un point de vue logistique pour le futur diplômé ?
Certainement une formule « flash » pour concentrer la formation sur 2 mois et un modèle sur un an avec une semaine de travail de temps en temps. Les personnes intéressées pourront postuler sur dossier. Nous demanderons la validation du « passeport bleu » FFME, un niveau de pratique équivalent à un 6b en tête et d'être titulaire du PSC1. Et bien sûr de la motivation !
Et vulgairement, qui seront ces futurs animateurs ?
Des acteurs du milieu – étudiants pratiquants ou membres actifs d'un club par exemple – qui souhaitent faire quelques heures par ci par là en tant qu'animateur. Et d'être rémunérés pour cela. Pour ne pas empiéter sur les activités des métiers existants, le volume horaire d'intervention des animateurs est limité à 360 heures par an et ce exclusivement sur SAE. Encore une fois, l'idée n'est pas de former des professionnels à temps plein mais bien de répondre à un besoin occasionnel d’encadrement sur SAE.
Une fois le certificat en poche, quels seront les compétences de l'animateur ?
Les animateurs, en plus d'accueillir les publics de tous les âges, seront en mesure d'encadrer des séances d'escalade dans les 3 disciplines – vitesse, difficulté et bloc - et de veiller aux bonnes pratiques sécurité au sein de la structure. Ils évolueront dans le cadre de la réglementation FFME et pourront également agir dans le déroulement de la vie des clubs. Pour ne pas empiéter sur les activités des guides et des diplômés d'Etat, ils ne pourront intervenir qu'en structures artificielles.
Quand est-ce que les futurs animateurs pourront prétendre à une entrée en formation ?
Le dossier progresse, mais il reste quelques étapes à valider. Nous espérons pouvoir démarrer les premières formations au printemps 2016.
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