Quel a été le facteur déclenchant votre investissement dans les cordes ?
Ce sont mes parents qui ont créé Béal, une petit entreprise familiale, dans laquelle j'ai à mon tour souhaité apporter ma pierre. Mais pour y justifier ma présence, il fallait que j'apporte une nouveauté. C'est en me rendant au salon des sports d'hiver et de montagne de Grenoble en 1975, pour rencontrer des clients fabricants d'anoraks, que je suis tombé sur des cordes de montagne. L'idée a fait son chemin très vite, et l'année suivante nous exposions nos premières cordes au même salon de la montagne.
Quel fut votre principal atout ?
J'ai eu la chance de convaincre le célèbre alpiniste Yannick Seigneur de nous rejoindre dans cette aventure, dès l'été 1975. Ingénieur de formation, il connaissait les problèmes inhérents à la création d'un produit. Aussi a‑t‑il fait preuve d'un très grand savoir‑faire, et de beaucoup de tact dans ses conseils. Ce qui nous a permis de sortir nos premières cordes en quelques mois.
C'est également Yannick qui a eu la lumineuse idée des cordes fluo. A l'époque, on ne trouvait que des cordes rouges, bleues ou jaunes. Dans l'idée de s'adresser à la nouvelle génération, Béal a donc proposé des couleurs « à la mode », car c'était le début du fluo. Nos cordes ont choqué, fait parler d'elles et ont accroché les jeunes !
Aujourd'hui encore Béal séduit les jeunes générations, quel est votre secret ?
Au début des années 80, pour profiter du grand boom de l'escalade libre, nous avons eu une approche : nous avons équipé tous les grimpeurs qui commençaient à faire parler d'eux dans les magazines, ce que nous continuons bien entendu à faire. Par ailleurs, Béal s'est toujours évertué à proposer un matériel en innovation constante. Aujourd'hui, c'est grâce à la Béal Academy, en charge des recherches dans le domaine, que nous tenons notre place de leader du marché de la corde.