FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 4 : Mars 2015

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4-Dossier-Jeremy-Bonder.jpg Jérémy Bonder à l'ouverture
4-dossier-Alban-Levier.jpg Alban Levier, lors du championnat du monde de bloc 2014 à Munich.
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Un cursus spécial haut niveau

Témoignages d'athlètes ouvreurs

Un cursus de formation spécial est en place pour les sportifs de haut niveau afin de les encourager à passer l'ouvreur national, car ce sont des grimpeurs qui possèdent déjà l’expérience du très haut niveau.

« Cette formation est des plus intéressantes, pour la reconversion certes, mais surtout dans le cadre de leur entraînement au quotidien, précise Rémi Samyn. Car à force d’ouvrir, le grimpeur devient plus pertinent au pied du bloc pour en juger de l’intensité. Il affine sa vision pour apprécier la difficulté du bloc ou de la voie, depuis le sol, avec beaucoup de justesse. »


Confidences


Témoignages d’Alban Levier et Jérémy Bonder, fraîchement diplômés ouvreurs nationaux par le cursus d’athlète de haut niveau.


Depuis quand ouvrez-vous ?


Jérémy Bonder : Je dirais que j’ouvre depuis mon adolescence, j’ai commencé à ouvrir pour moi, surtout pour mon entraînement personnel. Puis, quelques années plus tard, j’ai eu l’occasion d’ouvrir des petites compétitions chez moi dans le sud-ouest. En 2012, quand je suis arrivé au Pôle France de bloc de Fontainebleau, j’ai eu l’opportunité de passer mon ouvreur national, avec les conseils avisés de Jacky Godoffe. Depuis j’ouvre régulièrement, à l’entraînement, mais aussi sur des compétitions.


Alban Levier : Pour ma part, j’ouvre depuis près de trois ans.


Qu'est-ce qui vous plait dans l'ouverture?


JB : Je crois que c’est le partage avec les autres avant tout. Et puis j’aime laisser parler mon imagination avec l’inspiration du moment. L’ouverture pour moi, c’est aussi le plaisir de laisser une trace de son passage. Je trouve que voir des grimpeurs, des compétiteurs, évoluer dans ses blocs, a un côté palpitant, j’aime observer ce qu’ils font, voir s’ils trouvent la méthode à laquelle j’ai pensé, ou en inventent d’autres…


AL : Au final ce qui est génial c'est qu'on fonctionne de la même façon en ouvrant qu'en grimpant. C'est à dire qu'on recherche des nouveaux mouvements et des nouvelles solutions pour faire le bloc ou la voie proposée. On peut donc insister sur notre création et notre capacité d'adaptation je trouve.


Qu'est-ce que vous a apporté cette formation d'ouvreur national, ouvrez-vous dans le cadre de vos entraînements ?


AL : On savait évidemment se servir d'une échelle ou d'une visseuse avant la formation. Nous avons eu beaucoup de conseils. Aujourd’hui, le plus intéressant à mon sens, est de réussir à ouvrir un bloc dans un niveau bien précis tout en respectant un style donné.


JB : Côté ouverture, il nous arrive d’ouvrir pendant des stages en équipe de France, principalement dans le cadre d’un exercice demandé par les entraîneurs. Mais j’avoue que cela n’arrive pas souvent au quotidien. Il faut dire que nos entraîneurs Nicolas Januel, Rémi Samyn et Jacky Godoffe nous proposent des situations qui se rapprochent vraiment des compétitions internationales.


Pensez-vous que le fait d’ouvrir soit bénéfique à votre progression ?


JB : Oui, j’en suis convaincu ! Je sens bien que cela enrichit ma gestuelle. Ce qui nous est proposé sur les compétitions est souvent très spécifique, et savoir me mettre dans la peau de l’ouvreur me permet d’avoir du recul, un « œil » extérieur sur l’ouverture, et donc de me permettre de trouver plus facilement la méthode pensée par l’ouvreur !


AL : L’ouverture m’apprend à m’adapter et progresser dans mes points faibles, bien que, bizarrement, on préfère souvent ouvrir dans nos points forts ! Pour moi, c'est sûr qu'ouvrir est une chose à inclure dans une préparation, et elle devrait faire partie intégrante de tout entraînement, surtout au plus haut niveau. Se mettre dans la peau d’un ouvreur, à raison d’une fois par semaine me semble un bon timing, afin de développer nos facultés d'inventions‚ d'adaptations‚ etc. C’est à force d’ouvrir qu’on ressentira mieux les ouvertures en compétitions : « Pourquoi la prise est-elle bouchée ? Pourquoi le pied est-il dans l'axe ? Beaucoup de questions seraient plus simples à élucider grâce à l'expérience acquise au sein de la pratique de l’ouverture !

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