La consécration de Gautier Supper. On vous voit venir. Gautier avait déjà été champion de France de difficulté en 2011. Mais le titre lui échappait depuis, irrémédiablement conquis chaque année par le Chamoniard Romain Desgranges.
Après une saison internationale 2015 tonitruante (Gautier Supper remportait deux étapes de la Coupe du monde et prenait la 2e place du classement général), le leader de l'équipe de France 2015 pouvait convoiter le sacre national à Pau pour les Championnats de France de difficulté les 4 et 5 juin derniers. Une erreur de Romain Desgranges en demi-finale le rapprochait assurément de l'or. Fallait-il encore faire ses preuves dans la monstrueuse voie de finale !
Un tracé extrêmement physique qu'ont concocté les ouvreurs dirigés par Corentin Le Goff, avec une boucle qui paraissait interminable sous un toit très déversant. Une boucle dont seul Gautier Supper a trouvé la sortie. Elle t'a plus cette voie de finale Gautier ? « Ah ben là... Oue ! Une longue voie avec des grands mouvements, des plats, des compressions... Tout ce que j'aime ! » Seul l'autre costaud de la finale - Thomas Joannes - a pu inquiéter « le Duc ». Mais les spectateurs palois ne s'y sont pas trompés : le plus fort dans ces Championnats de France 2016 de difficulté, c'était bien Gautier !
Le show Mathilde Becerra ! « C'était une belle et grosse surprise : mes sensations étaient déjà bonnes en qualifications. Elles n'ont fait que s'améliorer tout au long de la compétition et ont débouché sur une finale parfaite », réagissait la nouvelle championne de France 2016. Et quelle démonstration en finale ! Une grimpe posée et raisonnée, un petit repos juste avant le dernier jeté et – après un petit signe en direction du public – le seul top du dernier tour de la compétition ! Propre !
« Une médaille d'or aux Championnats de France, c'est énorme évidemment. La concurrence au niveau national est énorme, il y avait au moins 4 ou 5 filles qui pouvaient prétendre au titre à Pau. Gagner devant ces athlètes, c'est un très gros accomplissement. » Une concurrence synonyme de grosse pression ? « Ce n'est pas ce que la réunion de tous ces talents au sein des sélections nationales m'inspire. Bien sûr, on prend parfois une claque. Mais c'est une grande chance de côtoyer très régulièrement au sein des stages et du circuit national certaines des meilleures grimpeuses au monde. Cela crée une belle dynamique et nous tire vers le haut. »
Mathilde l'assure, le plus important pour elle ce week-end, c'était les sensations. « J'ai concentré ma préparation sur le circuit de Coupe du monde. Cette première confrontation était un test. J'ai changé pas mal de choses cette année : j'intègre aujourd'hui les trois disciplines dans mon entraînement quotidien, la difficulté et le bloc bien sûr, mais aussi la vitesse. Cela m'a beaucoup apporté en terme de coordination, d'explosivité et m'aide pour le foncier. Par ailleurs, j'évite de me fixer des objectifs trop concrets, je n'avais donc pas d'ambition particulière, si ce n'est de grimper le mieux possible. » C'est plutôt réussi Mathilde !
Tous les résultats des Championnats de France de difficulté 2016.
