La question était simplement de commenter les résultats des performances des Bleuets. Laurent Lagarrigue ne rechigne pas à saluer les belles performances des médaillés d'Arco - « bien sûr, ces médailles sont superbes » - mais il tient à insister sur un point : « si le résultat importe – et c'est un fait indéniable – ces jeunes compétiteurs ne sont pas jugés sur ce seul indicateur. On parle ici de l'avenir de l'escalade française. De progression sur le long terme », explique le sélectionneur.
Et de poursuivre : « ainsi, nous nous attachons à observer chacune des prestations de nos athlètes. Et lorsque l'un(e) d'en eux (-elles), réalise un bon tour de qualification ou une belle performance en demi-finale, même si le grimpeur ne va pas derrière au bout de son projet de top 3, ce sont déjà des signaux à prendre en compte. Nous avons sélectionné 13 grimpeurs sur les 19 présents en équipe de France en début de saison. Ils avaient bien conscience de la responsabilité qui leur incombait. Cela n'aurait pas de sens de détailler chacune de ces performances. Mais nous les avons bien en tête. C'est en premier lieu à travers elles que ces championnats ont été plein d'enseignements. Les 13 jeunes compétiteurs français de ces Championnats du monde d'Arco sortent tous de ce grand rendez-vous avec un bilan prometteur. »
Nicolas Pelorson en argent
Observateurs extérieurs que nous sommes, nous retenons surtout les médailles. Et ne nous en blâmons pas, c'est l'essence de la compétition ! Alors bien sûr, d'Arco on a retenu l'incroyable performance de Nicolas Pelorson, « qui a prouvé de grandes choses sur le circuit de finale », assure Laurent Lagarrigue. Souvenez-vous...
Nicolas Pelorson a été tout simplement impressionnant. S'il ne prend pas l'or, logiquement arboré par Jongwon Chon, il a en tout cas poussé le récent vainqueur de la Coupe du monde de bloc senior dans ses retranchements. Jugez plutôt. Le Français et le Coréen sortaient tout deux leurs 4 blocs. Tout deux en 6 tentatives. Un seul petit essai sur l'octroi d'un bonus départageait les deux jeunes champions. Nicolas doit se contenter de l'argent. Mais il a montré qu'il pouvait largement prétendre au titre mondial en étant seulement junior première année. « Et qu'il a les ressources pour faire de belles choses au niveau supérieur... », assure le sélectionneur.
Hugo Parmentier en bronze
Mais revenons aux performances des Bleuets : un autre grimpeur s'est illustré en montant sur le podium. Hugo Parmentier était le premier Français médaillé de la semaine de compétitions. Et il fallait grimper fort pour espérer faire la course au titre chez les cadets : les deux premiers, les deux Japonais de cette finale, Yoshiyushi Ogata et Kai Harada, ont sorti leurs 4 blocs. Un seul essai les séparait au tableau des résultats : ils étaient tout simplement les plus forts ce soir-là.
Les 4 autres finalistes ont participé à une course différente : celle pour le médaille de bronze. Avec deux tops à leur actif, ils ont tous les quatre pu prétendre à monter sur le podium. Hugo faisait un peu mieux que ses 3 concurrents et remportait la médaille de bronze. Et ce n'était qu'un début pour le jeune tricolore.
Et même s'ils n'ont pas ramené de médaille, n'oublions pas Charlotte André (5e en minime), Margaux Pucheux (4e en cadette), Jules Nicouleau-Bourles (5e en cadet) : ils ont tous été finalistes dans leur catégorie d'âge.
Les enseignements de ces premiers championnats du monde jeunes de bloc
Les premiers minimes sélectionnés aux premiers jours de la section jeunes de l'équipe de France de bloc participaient cette année à leur dernière compétition chez les juniors : la tentation est grande de procéder au bilan de ce jeune secteur des équipes de France. Même si le sélectionneur insiste sur un point : « ce sont surtout les entraîneurs du quotidien qu'il convient de féliciter pour ces belles performances. Ce sont eux qui les forment et les encadrent 98 % du temps. Ils font le gros du boulot, il ne faut pas l’oublier. »
Si l'entraîneur de l'équipe de France affirme ne pas avoir été surpris par les prestations de ses grimpeurs : « ni des bons résultats que l'on a vu, ni des quelques faiblesses que l'on a relevé. Nos résultats sont à la hauteur et dans les spécificités de nos qualités. Cela va nous permettre de continuer à nous préparer pour la suite même s’il est parfois inquiétants de constater que nos points faibles restent régulièrement les mêmes ! »
Non les vrais enseignements sont ailleurs pour Laurent Lagarrigue : « Arco était les premiers championnats du monde jeunes de bloc. Forcément, cela permet de voir nos jeunes athlètes sur ce type de compétitions, à travers le spectre du grand rendez-vous mondial. Mais le déroulement de la compétition également - sur le même format que les étapes de Coupe du monde senior – était inédit dans ces catégories. Les contraintes de l'entrainement que nous proposons aux grimpeurs évoluent en fonction de ce qui leur est demandé en compétions nous devons rester attentif et nous préparer consciencieusement pour préparer la prochaine édition en Chine en 2016. »