En 1963, une petite entreprise de skis s’installe au pied du toit de l’Europe. C’est à Sallanche exactement, au cœur de la célèbre Vallée de Chamonix Mont-Blanc, que la marque Dynastar, contraction entre les skis Starflex et les plastiques synthétiques de Dynamic, donne naissance à de nouveaux skis performants : les compound.
Trois ans plus tard, lors des championnats du monde de Portillo, la marque décroche ses trois premiers titres de champion du monde. Dynastar adopte alors la « cîme », la forme de moustache qui ornera les spatules, représentant à la fois le V de la victoire et la forme stylisée d’un sommet.
D’année en année, la marque n’a cessé d’innover, construisant son histoire, ses bases et ses valeurs. A l’origine de produits cultes, tels que le MV2, le 4x4 (pionnier du Free Ride) et plus récemment des Exclusives (Premiers vrais skis féminins), de l’Altiplume ou encore de la toute nouvelle série Cham, la technologie Dynastar a laissé une trace unique, inspiratrice d'avenir et fortement marquée par l'envie de toujours concevoir, fabriquer et commercialiser des skis de qualité pour partager, avec le plus grand nombre, la magie de la neige et la passion de la performance.
Encensé par des athlètes reconnus, tels que Marielle Goitschel, Guy Périllat, Deborah Compagnoni, Edgar Grospiron, Aurélien Ducroz et sans oublier bien-sûr William Bon Mardion, sacré champion du monde de ski-alpinisme en 2013, Dynastar conserve plus que jamais, son âme d’artisan et d’orfèvre des neiges.
Rencontre avec Serge Delacquis
Technicien spécialisé, et référent Dynastar pour la FFME.
En quoi consiste le partenariat avec la FFME ?
C’est un partenariat institutionnel dans le sens où nous fournissons des skis de ski-alpinisme à la fois pour les athlètes de l’équipe de France jeunes, ainsi que pour les sélectionneurs. Par ailleurs, nous équipons aussi, à titre individuel, de nombreux compétiteurs de l’équipe de France de ski-alpinisme senior. Cependant, nous n’avons pas désiré d’exclusivité, et je pense que ce serait une erreur. Les athlètes doivent être capables de choisir leurs produits, et surtout nous n’avons pas peur de la concurrence. Il faut être bon pour qu’on nous choisisse. Cette émulation est vitale, c’est ce qui nous fait progresser !
Le choix d'équiper les plus jeunes, qui manquent encore parfois de résultats et de moyens, pour trouver des sponsors à titre personnel, s'inscrit tout à fait dans les valeurs de Dynastar. Car on sait que l'équipement à un coût, mais qu'il est nécessaire à la performance. Nous investissons dans la jeune génération, en misant sur l'avenir. Une démarche basée sur la confiance et le respect.
Quel est le rôle exact d’un « technicien spécialisé » ?
Pour être honnête, c’est un peu le synonyme de "Couteau Suisse" (rires). Cela fait 35 ans que je travaille pour Dynastar, j’ai tourné un peu sur tous les postes, du service de courses aux chaussures… Mais plus spécifiquement pour la FFME, je suis en quelque sorte l’interface entre l’athlète et l’usine : Dynastar essaie de faire évoluer son produit, et inversement, je rapporte le ressenti et les demandes des athlètes.
Par ailleurs, je suis présent sur les compétitions majeures (championnats d’Europe/du monde et la Pierra Menta), et certaines courses importantes comme des championnats de France. Mon rôle sur place est de soulager les coureurs de tout souci matériel. Ils n’ont plus à s’occuper de fartage, d’affutage ou d’un quelconque problème de ski, c’est moi qui m’occupe de tout. Cette année, par exemple, je serai sur les championnats du monde en Suisse, sur la coupe du monde de Pelvoux et sur quelques championnats de France : les premières courses de la saison sont importantes pour s’assurer que les athlètes ont bien tout ce qu’il faut !
Les athlètes que vous équipez, vous aident-ils à développer le matériel ?
Bien entendu, car chaque coureur de haut niveau veut le top du top! Nous sommes donc sans arrêt sollicités pour peaufiner tel ou tel petit détail, ce qui nous réjouit au plus haut point, car nous sommes toujours en demande de retours d’informations pour faire progresser et améliorer nos skis !
Et puis, ces champions sont nos premiers « testeurs ». Je me rappelle de l’année où nous avons sorti nos premiers ski carbone en ski-alpinisme. On a décroché cinq médailles de champion du monde, avec Florent Perrier.
Aujourd’hui, les grandes innovations de ce type sont très rares… on travaille surtout par petite touche, on teste et on avance petit à petit,, de façon tout à fait empirique. Par exemple, il y a deux ans, nous avons intégré le rooker sur les skis. Ainsi, sans changer la structure du ski, on a relevé un peu la spatule devant, ce qui s’est révélé particulièrement bénéfique pour les athlètes qui fatiguaient moins en descente, et avaient plus d’énergie dans la montée suivante !
Depuis combien de temps Dynastar est-il impliqué dans le ski-alpinisme ?
Depuis l’origine ! Le ski, la haute montagne et le terrain d’aventure, sont dans l’ADN de la marque. Nous avons toujours côtoyé des montagnards d’exception aux besoins particuliers, désirant des produits qui n’existaient pas. Nous avons ainsi souvent été sollicités pour travailler sur des types de skis ultra spécifiques, quasiment du sur-mesure. Comme les skis d’approche de Christophe Profit, on encore de ceux de Laurence de La Ferrière, qui l’ont suivie dans sa traversée du Groenland en autonomie totale.
Avec les premières courses de ski-alpinisme, des coureurs et montagnards habitués de Dynastar nous ont demandé de créer un ski qui serait spécifique à cette discipline naissante. Et ça s’est fait comme ça, main dans la main, comme en famille ! C’est toujours intéressant de développer un produit nouveau, en plus d’un challenge technologique, les autres spécialités peuvent bénéficier des nouvelles connaissances !
Que représente aujourd’hui la production de skis de ski-alpinisme pour Dynastar ?
Si on ne parle que du ski-alpinisme dans le sens, discipline de compétition, c’est très spécifique et destiné à très peu de coureurs. Le ski-alpinisme est surtout une vitrine, une vitrine de notre technologie de pointe en la matière. Ainsi, nous bénéficions de l’image de champions du monde, tel que William Bon Mardion, qui attestent de la fiabilité de nos skis, et crédibilisent Dynastar. Mais il est évident que ce ne sont pas ces produits qui font tourner l’entreprise : ces skis sont chers à produire, et nous en vendons très peu. En revanche, si on parle de ski de randonnée, la production est exponentielle depuis quatre ans. L'aventure est d'ailleurs aujourd'hui devenu l’axe de la marque !