FFME iMag - Le magazine de la Fédération Française de la Montagne et de l’Escalade - 7 : Décembre 2015

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Progresser en terrain enneigé

Où pratiquer le ski de randonnée ?

Une bonne question me direz-vous ! Lorsque qu'on n'est pas guide de haute montagne et qu'on n'est pas né au cœur d'un massif, la question se pose ! Et bien il y a des solutions. Qui ne demandent pas de prendre de risques inconsidérés. Alors suivez le guide !

Les skis en carbone, check. Les chaussures en carbone, check. Les bâtons en carbone, check. Si recycler le carbone entre bien dans « l'esprit COP21 » – c'est une blague hein, on sait bien que ce n'est pas le même carbone – reste quand même à trouver un moyen de vous en servir. Pas de panique, voilà quelques bons conseils pour pratiquer sereinement le ski de randonnée.


Bon, on est une fédération sportive. Alors vous vous en doutez notre premier conseil coule de source : rapprochez vous d'un club de ski-alpinisme affilié FFME. N'ayez crainte, si vous risquez bien d'y croiser quelques « collants-pipettes » bien affutés, ils ne vont pas vous manger : ils sont de toute façon trop occupés à faire du dénivelé.


Amis compétiteurs, bien sûr, c'est un cliché... On peut rigoler non ? Débutants, n'hésitez pas : ces clubs proposent pour la plupart des programmes pour tous les niveaux – de l'initiation au perfectionnement – et des sorties organisées : ils restent le meilleur moyen d'appréhender les techniques, le matériel, l'environnement et la sécurité en ski-alpinisme.


Ski-alpinisme ou ski de randonnée d'ailleurs ? « Du ski-alpinisme. Le ski de randonnée est la composante loisir de cette même pratique », explique Olivier Mansiot, un des grands « gourous » de la discipline à la FFME. Bref, trêve de divagations lexicales : vous voulez vous mettre sérieusement au ski de rando ? Voici la liste des 250 clubs affiliés FFME. Il y en aura bien un dans votre massif !


Vous êtes plutôt du genre loup solitaire, à votre rythme, le regard vers les sommets  ? Ne changez rien, la grande famille du ski de montagne vous prend comme vous êtes : « de plus en plus de stations proposent aujourd'hui des itinéraires gratuits et balisés de ski de randonnée. Arêche-Beaufort, St Pierre de Chartreuse, Pelvoux, Chamonix, Les Houches, Méribel, Courchevel, Gourette... Elles sont aujourd'hui plus d'une vingtaine dans les Alpes et les Pyrénées à proposer ce type de parcours. Renseignez-vous sur son entretien et sa sécurisation avant de vous y engager : elles sont une bonne alternative à la pratique sur le bord des pistes », explique Olivier Mansiot.


Le long des pistes... Pas toujours une bonne idée !


Parce que ça a certainement été votre première idée ? « Pourquoi se prendre la tête ? Il y a des pistes damées, sécurisées et en plus pour une fois on a pas à payer ce satané forfait... Mouhaha ! » On voit d'ici votre regard noirci par la rancune des centaines d'euros déjà dépensés pour des remontées mécaniques ! Et bien désolé de vous décevoir, mais ce n'est pas toujours une bonne idée : « pratiquer le long des pistes est devenu un phénomène répandu au point où beaucoup de communes dont dépendent les stations ont décidé de règlementer l'activité. Nous vous demandons – avant tout – de vous conformer aux arrêtés municipaux », vous enjoint le conseiller technique national.


Si certaines stations ont fait le choix d'autoriser cette pratique à certains moments de la journée ou certains jours en particulier, d'autres l'interdisent purement et simplement. Pourquoi alors se conformer aux décisions administratives ? Pas par simple respect de l'autorité (attention aux contraventions tout de même) : vos velléités anarchistes ne vous prémuniront pas du choc de votre rencontre avec un skieur en pleine descente. Parce que même si vous n'avez pas de bac S option physique en poche, vous comprendrez aisément que l'impact entre un « pistard » à pleine vitesse et un randonneur en montée, se fera au détriment de l'intégrité physique dudit randonneur. E=mc2. Limpide.


« Eureka ! On n'a qu'à y aller après la fermeture des pistes ?! Mouhaha qu'est ce qu'on est malin ! » Non, les gars, non. Très mauvaise idée : plus dangereux encore sont les câbles de traction utilisés par les dameuses. Cela a déjà provoqué des accidents terribles avec des randonneurs.


Explication : dans certaines pentes, les dameuses s'aident d'un câble en acier, fixé au sommet de la piste, pour se treuiller jusqu'en haut et pour accompagner leur descente. Ce câble supportant plusieurs tonnes peut faire jusqu'à un kilomètre de long et a une fâcheuse tendance à se fondre dans la paysage. Et ne pensez pas vous prémunir du risque en skiant aux extrémités de la piste : les câbles peuvent bouger latéralement de 20 à 30 mètres en une fraction de seconde, et fouetter toute la largeur piste ! On vous laisse imaginer les dommages que peuvent occasionner la rencontre d'un skieur descendant à pleine vitesse dans la pénombre avec ce câble tendu.


Que faire alors ? Prendre connaissance de la réglementation et des possibilités offertes par chaque station : il serait dommage de vous affranchir d'un péril (celui de la pratique hors piste du ski), pour vous jeter à bras ouverts dans un autre !


Ai-je le bagage nécessaire pour aller randonner en pleine montagne ?


Voilà une question à laquelle il est difficile de répondre. A la FFME, notre cursus de formation « passeports montagnisme » permet de faire valider vos compétences. Dans notre échelle, le pratiquant commence à être autonome à partir du passeport orange. Cela peut donner une bonne indication.


Et le conseiller technique national de poursuivre : « une chose est sûre, au delà des capacités techniques et physiques qui s'acquièrent rapidement, il faut des compétences en matière de secours en cas d'avalanche, de compréhension des risques. Il faut savoir lire et interpréter le bulletin de Météo France, arriver à identifier les situations potentiellement dangereuses une fois en montagne. Il faut aussi sur le terrain savoir s'orienter et choisir son itinéraire. Il y a pas mal de compétences à cumuler pour s'aventurer sur une sortie en pleine montagne : pas simple de savoir si on est prêt. Au final, il faut de l'expérience, que l'on ne peut acquérir qu’en côtoyant des pratiquants expérimentés. »


Patience petit scarabée : aller à la rencontre d'experts de la discipline dans les clubs FFME est définitivement un bon début. Au bout du compte, les compétences à rassembler pour aller « partout » en ski de randonnée sont très larges et parfois assez pointues. Mais on peut trouver des objectifs pour chaque niveau, au fur et à mesure que son expérience progresse.

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