Les hommes : deux nations tout en haut mais une épreuve très ouverte
Les Japonais, le duo Fujii-Narasaki : ils ont explosé cette saison ! Il leur a fallu quelques tours pour se mettre en jambe (deux étapes pour Tomoa Narasaki et une pour Kokoro Fujii), et puis plus rien ne les a arrêtés. Jugez plutôt la feuille de résultats du premier : 18e, 15e... 1er, 2e, 2e, 2e, 1er ! Autrement dit, deux éliminations au 2e tour puis 5 médailles dont deux en or ! À peine moins schématique pour Fujii, qui, s'il ne semble pas apprécier les étapes européennes (9e place en Suisse, 10e en Autriche et 8e place en Allemagne), a montré dans le reste du circuit de très belles choses : 3e au Japon, 4e en Chine, vainqueur en Inde et aux Etats-Unis. Mais Paris, c'est en Europe non ?
Les Russes, les grands acteurs du début de saison : Alexey Rubtsov prenait l'or à Meiringen. Rustam Gemalnov à Kazo. Mais ça, c'était avant l'explosion des Japonais. Ensuite, ils ont dû se contenter du bronze pour Rubtsov (à Vail, à Mumbai et à Munich) et des places d'honneur pour Gemalnov (5e à Vail et à Mumbai). Ils font néanmoins partie des athlètes solides depuis quelques saisons et essayeront de le prouver une fois de plus à Paris.
Les stars du bloc : Ils ont été moins présents cette année. Jongwon Chon (KOR), Sean McColl (CAN), Jan Hojer (GER) et Alban Levier (FRA) n'ont pas signé jusque-là leur plus belle saison (Jongwon Chon prend néanmoins la victoire à Innsbruck et l'argent à Munich). Mais leurs palmarès parlent pour eux : ils pourraient bien sortir le grand jeu à l'AccorHotels Arena.
Les favorites : qui pour succéder à la reine Coxsey ?
Shauna Coxsey, reine du bloc, ne grimpera pas : en deux saisons, elle s'est imposée comme la leader incontestée du bloc féminin. Shauna Coxsey a (presque) tout gagné en 2016. Si ce n'est un faux pas à Mumbai (9e) et une médaille d'argent à Vail (excusée du peu), elle a remporté chacune des étapes restantes du circuit international. Qui pour succéder à la reine britannique – blessée – à l'AccorHotels Arena ?
L'armada nippone : peut-être les Japonaises. Miho Nonaka et Akiyo Noguchi ont attendu la championne britannique au tournant cette saison, prenant les lauriers lorsque Coxsey montrait des signes de faiblesse. Régulières sur les podiums et (presque) toujours en finale, elles grimperont assurément pour l'or à Paris.
Le retour en force de Mélissa Le Nevé : absente des finales la saison dernière, Mélissa Le Nevé est revenue à son plus haut niveau cette année. Et ce dès la première étape à Meiringen, où la Française prenait l'argent. Performance qu'elle répétera le week-end suivant au Japon. Si elle s'est depuis contentée des places d'honneur, ses résultats la classent 3e du classement général de la Coupe du monde. A Paris, Mélissa Le Nevé sera assurément une des grandes chances de médaille de la délégation tricolore.
Megan Mascarenas : ne vous fiez pas à son rang au classement général de la Coupe du monde. L'Américaine n'a participé qu'à trois étapes du circuit cette saison. Mais elle a fait des résultats dans chacune d'entre elles, prouvant qu'elle serait bien une des grandes favorites pour une médaille au Championnats du monde : 3e à Meiringen, 4e à Innsbruck et victorieuse à domicile à Vail. Faites vos jeux !
L'avis du sélectionneur national Rémi Samyn :
Chez les hommes, la saison de Coupe du monde nous a montré que la compétition sera extrêmement ouverte. Difficile de dégager un favori. S'il le fallait impérativement, disons que les deux Japonais (Tomoa et Kokoro) sont les hommes forts du moment. Malgré tout, très peu de marge les distingue de leurs poursuivants, et ils ont aussi leurs faiblesses. Nos Français seront dans une position d’outsiders pour le titre, compte-tenu de leur saison 2016. Nous avons tout de même des chances de médailles, notamment pour Jérémy Bonder et Alban Levier qui sont les plus réguliers en Coupe du monde et qui ont sont tous les deux déjà montés sur des podiums internationaux par le passé.
Chez les femmes, la grande favorite qui a écrasé la Coupe du monde, la Britannique Sauna Coxsey sera absente, blessée. Une triste nouvelle qui a le mérite d'ouvrir la compétition. Aux Japonaises notamment. Mais les Championnats du monde sont souvent favorables aux outsiders donc il est permis d’y croire pour nos Françaises (cf. 2012 avec Mélanie Sandoz). Mélissa Le Nevé fera partie des prétendantes puisqu’elle a beaucoup progressé dans les styles techniques cette année et qu’elle approche désormais la compétition avec d’avantage de sérénité. Fanny Gibert et Clémentine Kaiser sont aussi entrées en finale cette année et dans un scénario, à la maison, la médaille est également jouable si la grimpe est au rendez-vous.
