Les favoris : bagarre « testostéronée »
Les costauds : ils impressionnent autant par leur attitude que par leurs résultats. Ceux qui se souviennent de la théâtralité du sprinteur américain Maurice Green devant les starting-blocks, ont assurément fait le rapprochement avec les attitudes de l'Ukrainien Danyil Boldyrev et du Tchèque Libor Hroza. Leur combat fut épique pour le titre continental en 2015 à Chamonix. Le premier est champion du monde en titre et recordman du monde de la discipline. Le second a pris trois médailles d'argent cette saison. Ces deux-là partent en croisade pour l'or cette saison.
Marcin Dzienski (POL) : mais il va falloir d'abord aller plus vite que Dzienski. Le Polonais est tout simplement le meilleur grimpeur de la saison 2016. Victorieux à Chamonix, Villars et Arco. Sur le podium à Nanjing et à son pied à Chongqing. Marcin Dzienski est l'homme fort du moment. Et un incontournable du paysage international. S'il fallait n'en désigner qu'un, il serait sûrement le grand favori de la vitesse masculine.
Reza Alipourshenazandifar (IRA) : il pourrait lui aussi être qualifié de « costaud » tant sa démonstration débordait de testostérone lorsqu'il prenait le bronze à Chamonix en juillet. N'oublions pas sa victoire à Nanjing en Chine cette saison : l'Iranien est loin d'être un inconnu du circuit international. Trois podiums en 2014 (dont le bronze des Championnats du monde de Gijon), trois podiums en 2015, il n'en tient que deux en 2016 : il ne viendra pas à Paris pour faire de la figuration.
Bassa Mawem : il n'y a aucun chauvinisme à placer Bassa Mawem dans ces pronostics. Le champion français a bien le potentiel de battre n'importe quel grimpeur de vitesse. S'il s'est contenté en 2015 de deux 3e place et cette saison d'une médaille de bronze à Arco, le Français grimpera bien à Paris pour l'or. Espérons que l'ambiance survoltée de l'AccorHotels Arena lui donne des ailes !
La paire russe : nation reine de la vitesse, la Russie ne se contente pas de faire des étincelles chez les femmes. Le Grand Ours revient en force cette année avec deux « sprinteurs » à la manœuvre. Dmitrii Timofeev et Stanislav Kokorin ont jusque-là été de toutes les phases finales cette saison. Viendront-ils chercher les cadors de la discipline à Bercy ?
Les favorites : une irréductible française pour résister à l'envahisseur venu de l'Est
L'armada russe : historiquement, en vitesse, elles ont tout gagné. Allant jusqu'à proposer le tiercé gagnant aux Championnats du monde de Paris 2012. Et si les Russes sont encore largement dans la course au titre pour au moins deux de leurs athlètes – la recordwoman du monde Iuliia Kaplina et Anna Tsyganova – une chose a changé ces dernières années : elles ne sont plus seules sur la planète vitesse...
Le retour en force des Polonaises : car les Polonaises ont marqué cette saison 2016 de leur emprunte. Si elles ont toujours fait partie du paysage (deux médailles en 2014 à Gijon), ont-elles déjà placé – comme c'est le cas cette année – 4 filles dans le top 10 du classement général de la Coupe du monde ? On surveillera bien évidemment Aleksandra Rudzinska et Klaudia Buczek, mais on gardera aussi un œil sur la légende Edyta Ropek.
Anouck Jaubert : on s'est longtemps demandé : qui pour battre les Russes ? Les Polonaises ? Aujourd'hui, on a la réponse et elle se résume à un nom : Anouck Jaubert. En deux années au plus haut niveau, la Française s'est imposée comme la plus grande prétendante aux titres sur le circuit international. En or à Chamonix, Villars et Arco, la jeune femme est aussi en tête du classement provisoire de la Coupe du monde. Championne d'Europe en titre, elle vient à Paris pour gagner et pour oublier l'affront de Gijon en 2014. Et à voir ses résultats ces deux dernières années, il semble que grimper à domicile lui aille plutôt bien. Go Anouck !
L'avis de Sylvain Chapelle, sélectionneur national de la vitesse :
Concernant les garçons, je pense que Marcin Dzienski est très en forme cette saison. Il vient de gagner les trois dernières étapes et montre une belle régularité. Danyil Boldyrev est tout de même le champion du monde sortant. S'il est moins en vue ces derniers temps, il faut tout de même se méfier de lui : il est venu s’entraîner avec nous au Pôle France de Voiron, je peux vous affirmer qu'il est encore très fort ! Reza Alipourshenazandifar progresse surtout en régularité, ce qui lui a manqué ces dernières années. Sans oublier Bassa Mawem, qui est très bien depuis le début de la saison mais qui n’a – si ce n'est sa médaille de bronze à Arco – pas encore montré l’étendue des progrès faits cet hiver. Guillaume Moro et Quentin Nambot sauront de leur côté rester à l’affût pour accéder aux places les plus proches du podium.
Coté femmes, il va falloir compter sur Iuliia Kaplina, qui est toujours en embuscade et fait partie des trois meilleures mondiales. Anna Tsyganova a vraiment progressé cette année et a réalisé deux podiums sur ce début de saison. Bien entendu, on peut miser sur Anouck Jaubert qui, après avoir chamboulé beaucoup de choses dans ses méthodes lors de la préparation hivernale, a connu un début de saison difficile sur les deux premières étapes. Mais elle s’est magnifiquement rattrapée en gagnant les trois étapes suivantes. Enfin, on peut aussi compter sur Aurélia Sarisson et Elma Fleuret toutes deux encore dans les catégories jeunes, mais qui ont réalisé de très belles places cette saison.
