Il convient de reformuler la question : comment devient-on épreuve olympique ? Car la recommandation 10 de l’Agenda 2020 du CIO est clair sur ce point : on ne parle plus désormais de sport mais bien d'épreuve olympique. Avec la restriction suivante à respecter, « pour les Jeux de l'olympiade (comprendre les JO d'été, ndlr),10 500 athlètes environ, 5000 entraîneurs et autres personnels d'encadrement, et 310 épreuves. »
C'est cette même 10e recommandation qui entérine la disposition qui a mis en émoi la communauté de l'escalade : « le CIO autorisera les COJO à soumettre une proposition en vue de l'inclusion d'une ou plusieurs épreuves supplémentaires au programme olympique pour l'édition des JO concernés. »
Les raisons de cet émoi ? « En juin, le COJO de Tokyo 2020 nous a contacté pour nous annoncer la nouvelle : 8 fédérations internationales ont été pré-sélectionnées pour préparer un dossier en vue de constituer la future proposition du comité d'organisation au CIO. L'IFSC fait partie de ces 8 prétendants », raconte Jérôme Meyer, « sport manager » pour l'IFSC.
Tokyo fera son choix parmi 8 fédérations pré-sélectionnées
A l'instar du baseball, du bowling, du karaté, du roller, du squash, du surf et du wushu, l'escalade est donc en lice pour constituer une ou plusieurs des épreuves supplémentaires du programme olympique des Jeux de Tokyo en 2020. La procédure en cours ? Tokyo 2020 fera d'abord son (ou ses) choix parmi les 8 sélectionnés. « Nous sommes allés présenter notre dossier au COJO au début du mois d'août », poursuit Jérôme Meyer. « Nous sommes confiants sur nos chances, même si maintenant la balle est dans le camp du COJO. Nous avons montré une bonne dynamique, c'est vrai qu'on se prend à y croire... ».
Des chances, c'est évident que l'escalade en a : « Citius, Altius, Fortius - plus vite, plus haut, plus fort - la devise olympique. L'escalade ne correspond-elle pas parfaitement à cette deuxième ambition de l'olympisme ? », argumente le responsable de l'IFSC. Certes, mais encore ? « L'escalade est un sport particulièrement dynamique avec une croissance significative du nombre d'adeptes dans le monde. Et puis nous faisons partie des nouvelles disciplines qui ne nécessiteraient que peu d'infrastructures, et donc des coûts additionnels limités. »
La concurrence sera rude
Mais la concurrence sera rude. D'autres épreuves n'imposeraient que peu de surcoûts au comité d'organisation. Les arts martiaux notamment, Tokyo 2020 comptera déjà un tatami. Et puis il y a le cas très particulier du baseball qui – croyez-le ou non – est le sport national au Japon.
Quel que soit le résultat, une chose est sûre, l'escalade vient de franchir une nouvelle étape dans sa reconnaissance internationale. Et quand à savoir quelles disciplines de l'escalade deviendraient épreuves olympiques en cas de résultat positif, Jérôme Meyer botte en touche : « la proposition que nous avons fait au COJO est soumise au secret. Je ne peux pas en dire plus. »
Quid de la suite ? « Le comité d'organisation se prononcera le 30 septembre sur les propositions qu'il a retenu. Il transmettra le ou les dossiers correspondants au CIO, qui suivra ou non les recommandations du COJO », explique Jérôme Meyer. Quand saurons-nous si l'escalade sera aux JO 2020 ? « A la prochaine session du CIO... », conclut Jérôme Meyer. Soit pendant les Jeux de Rio, à l'été 2016 : l'attente va être longue.